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Nicolas Vanier, où vit le réalisateur ?
Nicolas Vanier, explorateur et réalisateur de plusieurs films dont le dernier est "L'école buissonnière" aime la nature et les grands espaces
J'apprécie sa conception de la maison qui correspond bien à ce que je ressens en cette période du solstice d'hiver où la nature nous invite à rester à l'intérieur.
Cet amoureux de la nature, aime se retrouver chez lui entouré des siens, dans l'immense pièce à vivre chauffée par un poêle à bois qu'il a conçu. Il l'emporte même dans ses expéditions ! Pourtant, au moindre rayon de soleil, l'appel du dehors est plus fort et il adore construire des cabanes dans les arbres avec ses fils.
Quand vous n'êtes pas en expédition, où vivez-vous ?
Nicolas Vanier : Je suis originaire du Havre mais mes racines de coeur sont en Sologne, dans la ferme de mon grand-père. C'est là que j'ai grandi, au milieu des friches et des bois. J'y ai construit plein de cabanes, ainsi que de petites plate-forme dans les arbres pour observer les chevreuils, les lièvres et les sangliers sortant à la nuit tombée.
Je connais chaque mètre carré de cette forêt dont la vie sauvage me nourrit et me permet de me ressourcer, surtout lorsque je suis obligé de passer plusieurs jours consécutifs dans les villes que je n'aime pas beaucoup... Je suis heureux d'avoir communiqué cette passion de la nature à mes enfants et c'est ici, entre cueillette de champignons, longues ballades dans les bois et parties de pêche, que nous profitons au mieux les uns des autres.
Quelle est l'histoire de votre maison en Sologne ?
Nicolas Vanier : Quand j'ai eu une vingtaine d'années, alors que mes grands parents vivaient dans la maison principale, ils m'ont offert d'aménager une partie du bâtiment où séjournait autrefois le fermier : une petite ferme typiquement solognote, entourée de granges qui servaient d'étable, de bergerie et de porcherie. Je l'ai agrandie et aménagée au fil du temps (et des naissances de mes enfants !), tout en respectant les matériaux d'origine de la région, crépi ancien et briques, et en conservant le toit en petites tuiles de pays.
Votre pièce préférée où vous aimez être et passer du temps ?
Nicolas Vanier : J'aime avant tout recevoir mes amis, j'aime les ambiances conviviales et c'est dans une pièce dénommée " le bar ", réplique des ambiances de lodge et de " log cabin " canadiens que je passe les meilleurs moments, autour d'une bonne bière pression, à refaire le monde ou à disputer une partie de baby-foot ou de pétanque billard.
Votre mobilier : plutôt moderne, ultra design, de famille, broc' ?
Nicolas Vanier : J'aime le bois avant tout et ne suis pas attaché à un style particulier. La maison est simplement meublé, l'ensemble est composé de quelques pièces chinées dans des brocs et le reste est plutôt fonctionnel et rustique. Il n'y a aucun meuble de valeur chez moi, je suis davantage attaché à l'histoire des choses : par exemple mon bureau, le plan de travail de la cuisine et les lattes de plancher du bar ont été réalisés avec du bois de chênes coupés chez nous.
Le plus insolite ou inattendu que l'on peut découvrir chez vous ?
Nicolas Vanier : J'ai rapporté beaucoup de souvenirs de voyages et récréé ici un peu de mon univers dans les pays d'en haut. Au milieu de fourrures, de vêtements en peau de caribou, de raquettes en cuir tressé fabriquées par des indiens Montagnais, mon canoë rapporté du Canada et le traîneau à rennes offert par mes amis Évènes en Sibérie, tous deux suspendus au plafond de mon bar, surprennent toujours un peu les nouveaux venus quand ils découvrent les lieux !
Un objet ou meuble dont vous ne pourriez vous séparer ?
Nicolas Vanier : Mon poêle à bois, je me suis toujours chauffé au bois. Et si lire au coin d'un feu de cheminée est plus confortable et agréable, seul le poêle permet de véritablement chauffer la maison. J'aime et utilise tellement cet objet, que ce soit en expédition sous la tente ou chez moi en Sologne, que J'ai imaginé et conçu le modèle parfait à mes yeux : esthétique, fonctionnelle et performant.
>> Plus d'infos sur le poêle à bois de Nicolas Vanier
Votre couleur chouchou dans votre intérieur ?
Nicolas Vanier : Cela vous étonne si je vous dis que je n'aime pas trop les couleurs ? Je préfère les tons naturels, les nuances beige, sable, grège. Ces teintes douces, neutres mais en même temps chaleureuses, s'accordent avec tout et surtout ne lassent pas. Et on peut les réveiller avec des touches de couleur grâce au linge de table, aux coussins et aux objets.
Votre dernier achat coup de cœur pour la maison ?
Nicolas Vanier : J'ai trouvé pour la cuisine un magnifique billot pour découper la viande. C'est une imposante planche en bois clair, épaisse d'une quinzaine de centimètres au moins et mesurant plus d'un mètre. J'ai hâte qu'à l'usage (et avec les taches !), elle prenne la patine du temps !
La cuisine, plutôt ouverte ou fermée ?
Nicolas Vanier : L'entrée s'ouvre directement dans la cuisine qui se prolonge par une grande table de ferme qui fait face à la cheminée entourée de canapés... autant dire que tout se passe là ! Sans porte et tout en courant d'air !... C'est la pièce principale où depuis toujours, chacun vaque à ses occupations : les devoirs des enfants, la lecture, les jeux, la cuisine, les repas. Une pièce vivante, bruyante, odorante d'un bout à l'autre, entre le fumet des casseroles et le feu crépitant dans la cheminée.
Un plat à l'improviste sur le pouce pour vos amis ?
Nicolas Vanier : En fait, Je suis persona non grata sur les quelques mètres qui séparent le piano du large plan de travail de la cuisine. C'est le domaine réservé de ma femme, c'est une passionnée de cuisine et personne ne s'en plaint, bien au contraire.
En revanche, elle me laisse volontiers griller viandes et poisson dans la cheminée ou l'été au barbecue. Je mange peu de viande mais j'apprécie de temps à autre de partager une bonne côte de boeuf, cuite à la braise avec de la fleur de sel de Guérande, tout simplement délicieux...
Et la télé, dans quelle pièce ?
Nicolas Vanier : Pas de télé dans la pièce principale. Il n'y a rien de plus laid, je trouve. Elle est installée dans la chambre, où j'apprécie de pouvoir m'isoler pour écouter les nouvelles ou regarder un bon film.
Vivez-vous en musique ou plutôt en silence ?
Nicolas Vanier : Pour travailler, j'ai besoin de calme et de concentration et quand je chausse mes bottes pour arpenter la forêt, j'apprécie le silence. C'est un silence jamais total, ponctué de multiples sons. Ces notes de la nature que sont le vent léger dans les feuilles, le souffle de l'air des battements d'ailes d'un vol de pigeons, le bec d'un pic-vert martelant le tronc d'un arbre... Mais j'aime aussi les ambiances festives, où la musique, le brouhaha et les rires réchauffent l'atmosphère.
Que trouve-t-on sur votre table de nuit ?
Nicolas Vanier : Un livre en cours, une paire de lunettes et je confesse quelques carrés de chocolat...
Rêvez-vous d'une pièce en plus ? Si oui, pour quel usage ?
Nicolas Vanier : Je suis bien plus souvent dehors que dans la maison. Impossible de me tenir enfermé dans une maison si le soleil brille à l'extérieur. Je prends bien plus de plaisir à construire des cabanes dans les arbres avec mes fils, qu'à bricoler à l'intérieur. Nous sommes très fiers de notre dernière réalisation : une cabane magnifique, perché à douze mètres de haut dans un grand chêne avec chambre, terrasse...
Et pour écrire vos romans ou récits de voyages, généralement, c'est dans votre bureau ?
Nicolas Vanier : L'immense plateau en bois qui me sert de bureau est placé devant une large fenêtre. Au loin, la forêt domine la plaine que j'embrasse du regard à travers la vitre. Un spectacle vivant qui se renouvelle au fil des saisons : les couleurs sombres de la terre nue l'hiver, cèdent la place au vert tendre des jeunes pousses printanières, puis l'été, c'est l'apothéose avec la profusion des couleurs vives et pastelles d'une magnifique jachère fleurie.
Je ne me lasse pas d'observer ce paysage s'animant, tour à tour, du passage en trombe d'un lapin détalant, devant " Garçon ", le chien de Côme, suivi de mon fils dont les roues du vélo tressautent sur les cailloux du sentier qui va à la " grande maison ", celle où vivaient mes grand parents et maintenant ma maman... C'est un poste d'observation et de travail idéal car je suis relié à ce qui se passe en dehors de ma bulle sans être dérangé par l'environnement extérieur.
Plutôt ordonné(e) ou bordélique ?
Nicolas Vanier : C'est ce qu'on appelle un bordel organisé, je crois. Ma pièce à moi, c'est le " débotté ", mon fourbi qui réunit pêle-mêle les bottes, les vestes, une tente en grosse toiles, les sacs de couchage que j'emporte en expédition, mes cannes à pêche, mes outils... Régulièrement je tente d'y re-mettre un peu d'ordre mais il y en a de plus en plus à ranger, et je désespère de trouver le temps de le faire, un jour..., une bonne fois pour toute ! Je me contente du minimum quand ça déborde et que je m'y retrouve plus moi-même...
Ce que vous appréciez le plus en retrouvant votre maison après plusieurs mois d'expédition ?
Nicolas Vanier : Quand je suis en expédition dans le Grand Nord, je m'évade parfois en pensée vers la Sologne. Seul sur mon traîneau, sur la piste en raquettes ou emmitouflé dans mon sac de couchage, j'imagine mes proches, bien au chaud au coin du feu, ou attablés autour d'un bon pot-au-feu.
J'ai tout le temps de penser aux bons moments passés et j'anticipe aussi ceux à venir. Je me réjouis des retrouvailles en cet endroit qui m'est si cher. C'est un peu douloureux et en même temps cela me réconforte, me donne du courage...
À l'inverse, quand je suis au milieu des bois, j'ai hâte de retrouver les ambiances magiques des grandes étendues glacées... J'ai besoin des deux et j'ai trouvé mon équilibre avec ses deux " chez moi ". Je suis aussi content de faire mes valises pour repartir dans les pays d'en haut que j'en ai à les défaire en rentrant chez moi après de longs mois d'absence !
Vos adresses ou marques coups de coeur pour la maison ?
Nicolas Vanier : Je ne suis pas fidèle à une marque particulière, je fonctionne plutôt au coup de coeur pour des objets atypiques ou décalés. J'aime bien les ustensiles un peu obsolètes, les vieux outils qui sont souvent des modèles de bon sens paysan. Ce sont les stands qui m'attirent tout de suite au milieu des dizaines d'autres qui proposent meubles, vaisselles et autres objets vintage dans les vide-greniers et les brocantes.
Pour le mobilier utile, Je privilégie la qualité de la matière et la solidité. Nombre de nos meubles sous comble ont dû être faits sur mesure et j'ai toujours eu à coeur de faire travailler les artisans de la région. Nous avons de bons menuisiers autour de chez nous et je préfère m'adresser à eux en priorité, on a rarement de mauvaises surprises et on sait à qui on a affaire.
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