• Ma sœur la pluie

    Ma sœur la pluie

     

     

    Ma sœur la pluie

     

    Ma sœur la pluie,
    La belle et tiède pluie d’été,
    Doucement vole, doucement fuit,
    A travers les airs mouillés.

    Ma sœur la pluieTout son collier de blanches perles
    Dans le ciel bleu s’est délié.
    Chantez les merles,
    Dansez les pies !
    Parmi les branches qu’elle plie,
    Dansez les fleurs, chantez les nids ;
    Tout ce qui vient du ciel est béni.

    De ma bouche elle approche
    Ses lèvres humides de fraises des bois ;
    Rit, et me touche,
    Partout à la fois,
    De ses milliers de petits doigts.

    Sur des tapis de fleurs sonores,Ma sœur la pluie
    De l’aurore jusqu’au soir,
    Et du soir jusqu’à l’aurore,
    Elle pleut et pleut encore,
    Autant qu’elle peut pleuvoir.

    Puis, vient le soleil qui essuie,
    De ses cheveux d’or,
    Les pieds de la pluie.

     

    Charles Van Lerberghe (1861-1907, La chanson d’Ève)

    « Le jardin du RidrelNotre Dame de Paris »
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